Vous le savez, la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) est devenu un pilier central de toute stratégie d’entreprise. Chez Beeshake, nous sommes convaincus que les collaborateurs doivent en être les premiers acteurs. En effet, ils ont le pouvoir d’incarner et de concrétiser les valeurs et les engagements de votre organisation. Alors, comment favoriser l’engagement collaborateur au service d’une démarche RSE en entreprise ?
Nous en avons discuté avec Hortense Blazsin, Responsable Culture Climat & Environnement chez Arkema, qui nous partage ses perspectives éclairées.
Quels défis rencontre-t-on pour mettre en place une démarche de réduction des impacts climat / environnement en entreprise ?
Le principal défi réside dans la nécessité d’adopter des approches considérablement différentes de celles employées traditionnellement par les entreprises. Cela implique une prise de conscience et une acceptation de cette réalité, une évaluation des impacts actuels sur l’environnement et le climat. Tout ceci pour pouvoir ensuite identifier les actions correctives nécessaires. C’est pour cela que l’engagement des collaborateurs est un facteur clé de succès : ils doivent comprendre le pourquoi de ces changements, prendre conscience de leur importance et s’engager pleinement dans cette transition.
Dans la mise en place d’une démarche comme celle-là, il y a 2 dimensions distinctes :
- une dimension technique
- une dimension humaine : en mobilisant l’intelligence collective, il est possible de découvrir des solutions et des approches différentes qui n’auraient pas été envisagées au départ.
En fin de compte, la technologie suivra le mouvement. Mais sans l’adhésion des individus, les progrès seront limités.
Pourquoi est-ce primordial d’impliquer les collaborateurs dans ces démarches de réduction d’impact ?
Pourquoi s’en priver ? Face à la complexité et à l’ampleur du problème, il serait contre-intuitif de ne pas tirer parti de l’intelligence collective et de la motivation présentes à tous les niveaux de l’organisation, en commençant par le terrain.
Ils détiennent une connaissance approfondie de ce qui peut être amélioré et sont les mieux placés pour identifier les points de friction. Leur implication est donc cruciale pour relever les défis de manière efficace.
D’autant que la plupart se sentent vraiment concernés par ces sujets, ce sont donc eux le nerf de la guerre. Progressivement, les autres collaborateurs constateront les évolutions en cours, suscitant leur intérêt et souhaiteront alors se joindre au mouvement, créant ainsi un effet « boule de neige ».
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Quel est votre conseil pour engager les collaborateurs ?
Il est crucial de prêter une oreille attentive aux collaborateurs, cela semble être une démarche essentielle. Cela implique d’écouter les raisons éventuelles qui les poussent à ne pas suivre une certaine direction, en comprenant leurs freins et leurs craintes. Il est tout aussi important d’être réceptif à leurs aspirations et à leurs idées constructives. Ensuite, il s’agit de proposer et de co-construire un avenir plus attrayant, capable de les motiver à progresser.
On ne peut pas espérer atteindre un nouveau rivage sans accepter de perdre de vue celui que l’on quitte derrière soi
Bien que cela puisse être effrayant, il est impératif de faire face à cette réalité. Dans ce contexte, la clé réside dans l’écoute des individus, en les équipant et en leur fournissant les ressources nécessaires telles que des outils, des formations, etc., afin qu’ils puissent traverser cette période de manière optimale. L’objectif est de susciter en eux le désir d’explorer ce nouveau rivage, où l’attrait pour le changement surpassera la peur qui l’accompagne.
Par ailleurs, bien entendu, le soutien du top management à la démarche est indispensable.
Comment une meilleure intégration des impacts climat / environnement peut-elle contribuer à créer un environnement de travail plus engageant pour les collaborateurs ?
Il s’agit d’un projet commun : Comment pouvons-nous, ensemble, améliorer notre conduite envers nous-mêmes et envers nos parties prenantes ? Cette perspective est très motivante.
Étant donné que la réalisation de ces objectifs dépend de l’effort collectif, cela entraîne également l’adoption de méthodes de travail plus épanouissantes pour l’ensemble des parties concernées.
Pensez-vous que la quête de sens des nouvelles générations influence leur engagement ?
Sans doute que les nouvelles générations expriment plus aujourd’hui leur quête de sens. Cependant, il apparaît que ce n’est pas une question de génération. Un exemple concret est la mise en place de la Fresque du Climat chez Arkema, suscitant diverses réactions au sein de différentes générations. Il est évident que certaines générations sont effectivement en quête de sens, et il est peut-être plus acceptable de l’exprimer ouvertement aujourd’hui par rapport à il y a quelques années. Ainsi, cette aspiration à trouver du sens répond non seulement aux préoccupations des jeunes générations mais aussi à celles qui n’avaient peut-être jamais réussi à l’exprimer auparavant.
En quoi est-ce primordial d’adopter une communication responsable pour favoriser l’engagement collaborateur ?
Tout d’abord, cela permet aux collaborateurs d’être fiers de leur entreprise, renforçant ainsi leur attachement à celle-ci. Les collaborateurs ont le sentiment de contribuer de manière significative et d’être valorisés pour leurs actions. En montrant que de telles initiatives sont appréciées, cela suscite l’envie d’y participer. De plus, cela se manifeste également dans la nécessité de garantir une compréhension claire des enjeux, prévenant ainsi les risques de greenwashing.
Dans les grandes organisations, la collaboration entre des personnes de divers services et métiers est fréquente, et il est crucial que tous soient alignés sur les objectifs communs pour assurer la progression des initiatives. Ainsi, il est nécessaire de s’assurer que les collaborateurs comprennent pleinement la raison d’aller dans cette direction, comment s’y prendre et l’importance de cet engagement pour faciliter le progrès. Sans cette compréhension, la mise en œuvre devient plus complexe.
Comment mesurer l’impact d’une démarche RSE en entreprise sur l’engagement collaborateur ?
Chez Arkema, à court terme, nous utilisons principalement une enquête d’engagement annuelle. Celle-ci comporte des questions ciblées, notamment sur la compréhension de la politique RSE, la compréhension des valeurs et l’engagement envers l’entreprise. Cet indicateur constitue le suivi le plus précis que nous ayons sur ces aspects. Cependant, une démarche complémentaire pourrait consister à examiner les perceptions individuelles concernant ces sujets.
Dans une phase intermédiaire, nous surveillons également le nombre de participants aux formations et aux ateliers, tels que la fresque du climat. Cela nous offre un premier indicateur de l’impact de notre démarche RSE sur l’engagement des collaborateurs.
Avez-vous un exemple concret d’actions climat / environnement qui ont favorisé l’engagement et l’implication des collaborateurs ?
Chez Arkema, un exemple concret illustrant l’impact positif de la mise en place d’actions RSE sur l’engagement des collaborateurs est le déploiement de la fresque du climat. Environ 3000 participants et 130 animateurs ont été impliqués dans cette initiative. Les animateurs se forment après avoir participé une première fois à l’atelier et expriment le désir de contribuer à la diffusion de cette sensibilisation. Cette forte participation volontaire démontre un réel enthousiasme et engagement de la part des collaborateurs.
Le succès d’une démarche repose essentiellement sur l’enthousiasme que les participants y injectent. Progresser avec des individus enthousiastes, dans un esprit de collaboration intelligente et d’intelligence collective.
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