Ludivine Thenard, présidente d’AME (Authenticité, Management et Entreprise), s’appuie sur une riche expérience professionnelle.
Après plusieurs années à piloter des équipes et à gérer des enjeux à la fois humains et commerciaux, elle se forme à la sophrologie et à la méditation de pleine conscience. Elle accompagne alors les organisations sur des thématiques clés :
- gestion du stress,
- écoute active,
- supervision managériale,
- communication authentique.
Forte de cette double expertise — terrain managérial et développement humain — Ludivine crée AME, un organisme de formation dédié à l’intelligence émotionnelle, à l’intelligence collective et au management authentique. Sa mission : aider les organisations à concilier culture managériale performante et bien-être durable, auprès de tous les niveaux de l’entreprise (collaborateurs, managers, CODIR, COMEX).
Pourquoi les leviers humains sont-ils devenus essentiels dans les organisations ?
Aujourd’hui, on parle énormément d’Intelligence Artificielle, et c’est indispensable : les entreprises doivent vivre avec leur temps.
Mais une organisation pérenne, celle qui va résister aux transformations rapides, est celle qui aura su trouver l’équilibre entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine.
Ce qui fait la force d’une entreprise, c’est son capital humain : sa capacité à coopérer, à s’exprimer, à s’aligner.
Depuis le Covid, les modes de communication ont été bouleversés :
- télétravail,
- isolement,
- perte de lien,
- fragilisation de la santé mentale,
- baisse d’engagement.
Les équipes ont, alors, besoin de retrouver des espaces d’expression. Favoriser la parole d’équipe permet donc au collectif :
- d’adopter un discours commun
- de se fédérer
- de co-construire
- de recréer des liens
Ces pratiques bénéficient autant aux collaborateurs qu’à l’entreprise, qui voit sa performance durablement renforcée.
Qu’est-ce qui bloque encore les entreprises pour faire de ces leviers une priorité stratégique ?
Beaucoup de directions privilégient des résultats rapides et tangibles. Les formations à l’IA, par exemple, offrent t un ROI immédiat : gain de temps, productivité.
L’intelligence émotionnelle et l’intelligence collective, elles, produisent des effets sur le long terme, et leurs résultats sont moins palpables. Mais tout aussi essentiels.
Les bénéfices sont pourtant considérables :
- meilleures prises de décision,
- réduction des tensions,
- cohésion renforcée,
- créativité accrue,
- engagement durable.
Simplement, ce ROI est différé. Former à l’intelligence émotionnelle et à l’intelligence collective, c’est un travail de fond, qui transforme la culture sur plusieurs mois ou années.
Comment transformer la parole des collaborateurs en moteur d’innovation et de performance ?
Donner la parole aux collaborateurs et favoriser des moments d’échange, est un premier pas. Mais ces échanges doivent être réellement authentiques, sincères et efficaces.
Tout dépend de la manière dont on encadre et accompagne cette parole.
Pour que cette parole devienne un véritable moteur d’innovation et de performance, il faut créer un cadre solide et bienveillant. Cela signifie mettre en place un socle basé sur :
- l’assertivité pour que chacun ose s’exprimer clairement
- l’écoute active pour que chaque message soit réellement entendu
- la compréhension du verbal et du non-verbal, afin de décoder correctement les intentions et émotions
- la capacité à exprimer ses émotions et à comprendre celles des autres
C’est là que l’intelligence émotionnelle joue un rôle clé : elle permet de transformer des discussions en échanges constructifs et productifs. Grâce à elle, les collaborateurs peuvent :
- s’exprimer clairement,
- s’écouter vraiment,
- éviter les malentendus,
- construire des solutions en commun.
Sans cette écoute réelle et cette reconnaissance, la parole devient contre-productive : elle génère des frustrations, défiance et perte de confiance dans la démarche.
El créant ce cadre, on passe d’un simple expression individuelle à un dialogue collectif qui :
- simule la créativité
- renforce la cohésion
- facilite l’émergence d’idées innovantes
- aligne les équipes sur des objectifs communs
Ainsi, la parole structurée et accompagnée devient un levier concret pour améliorer à la fois le bien-être des collaborateurs et la performance de l’entreprise.
Comment relier l’intelligence émotionnelle et l’intelligence collective à des objectifs concrets de performance et de bien-être ?
Les entreprises font face à des défis majeurs :
- absentéisme,
- turnover,
- burn-out,
- baisse d’engagement,
- perte d’attractivité.
Une étude récente de Gallup montre que : 70 % de l’engagement des salariés dépendent du manager.
Il est donc primordial que les managers soient formés à l’assertivité, à l’écoute active et à l’intelligence émotionnelle. Cela permet de :
- créer un climat de sécurité psychologique,
- réduire le stress dans son équipe,
- stimuler la motivation,
- favoriser la créativité et l’initiative.
Les collaborateurs engagés deviennent alors plus performants et plus innovants. Qui dit « collaborateurs épanouis » dit « performance & engagement ».
Une autre étude de 2021 montre que seulement 5% des salariés ressentent un sentiment de sécurité psychologique.
Là, nous sommes au cœur des problématiques actuelles des entreprises :
- Comment recruter ?
- Comment fidéliser ?
- Comment mettre en avant une politique RH plus humaine ?
C’est bien en favorisant l’intelligence collective et l’intelligence émotionnelle que l’on va répondre aux problématiques d’engagement, du bien-être des salariés et donc, à la performance de l’entreprise.
Quels sont les pièges à éviter lors de la mise en place d’initiatives d’intelligence collective et d’intelligence émotionnelle ?
Ils sont nombreux :
1. Exclure certains profils
Oublier de donner la parole à tout le monde crée des fractures.
2. Ne pas faire de feedback
Si les idées ne reçoivent aucune réponse, la démarche devient contre-productive.
3. Manquer de formation
L’intelligence émotionnelle n’est pas innée.
Elle s’apprend et nécessite un accompagnement.
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4. Manquer d’exemplarité au sommet
Si le COMEX ne porte pas les valeurs d’assertivité, d’écoute ou de reconnaissance, la confiance se délite.
5. Rechercher le consensus permanent
L’objectif n’est pas que tout le monde soit d’accord, mais que chacun puisse s’exprimer librement et avec bienveillance.
C’est une vraie transformation managériale qui repose sur 4 piliers :
- écoute,
- intelligence émotionnelle,
- autonomie,
- reconnaissance.
Sans ces piliers, l’intelligence collective ne fonctionne pas
Avez-vous un exemple qui montre l’impact sur la performance ou le bien-être ?
Oui, même si tout n’est pas quantifiable immédiatement.
Il est indéniable qu’il existe un impact direct de la stimulation de l’intelligence collective sur l’engagement et la productivité. D’ailleurs, Parlons RH travaille actuellement sur une étude autour de l’expérience collaborateur qui met justement en avant ce constat.
On observe, notamment, des effets particulièrement visibles sur :
- la réduction du stress,
- l’amélioration des relations au travail,
- la capacité à coopérer,
- la qualité du management.
Chez AME, lorsqu’on forme des managers au management authentique, cela transforme sa posture… et l’équipe entière évolue. Je le répète, cela ne se chiffre pas sur le court terme, et c’est aussi pour cela que l’on peine à convaincre les dirigeants.
Encore une fois, l’IA va très vite et d’énormes budgets sont alloués à ce sujet. Mais, n’oublions pas l’humain. Car si le capital humain souffre, l’entreprise n’avance pas. Je souhaite que 2026 soit le début d’une réelle prise de conscience.
Où en sont les entreprises aujourd’hui ?
Les entreprises se posent, tout de même, des questions. Notamment depuis le Covid. La santé mentale est aussi devenue une cause nationale, donc c’est un sujet qui interpelle.
Mais au delà de la prise de conscience, il faut passer à l’action. C’est une remise en question de toute une culture managériale, des habitudes, des pratiques. Et cela prend du temps.
Certaines entreprises sont pionnières et montrent la voie. Les autres suivront. Celles qui ont mis un pied dedans en voient les bénéfices, même sans chiffres immédiats, et vont plus loin.
On est dans une ère de transformation. La dynamique est lancée.
Comment les outils collaboratifs comme Beeshake peuvent-ils amplifier cette dynamique ?
Les entreprises savent qu’elles doivent agir, mais ne savent pas comment.
C’est là que des outils comme Beeshake deviennent essentiels en donnant aux entreprises, toutes les clés dont elles ont besoin.
- la plateforme structure la parole d’équipe,
- elle facilite la remontée d’idées et d’irritants,
- elle rend visibles les actions,
- elle accompagne chaque étape du passage à l’action.
Beeshake sécurise la démarche et permet de la pérenniser. C’est ce que nous essayons d’apporter également avec AME. Ce sont des outils que l’on crée pour accompagner les organisations à se lancer et à réussir.
Pourquoi l’intelligence émotionnelle et l’intelligence collective représentent-elles ensemble le futur du management ?
Parce que le futur du management, c’est l’humain.
Donner la parole est indispensable.
Mais si les personnes ne savent pas communiquer, écouter, réguler leurs émotions, on arrive au conflit et c’est contre productif.
Je le répète, mais il est primordial d’avoir un socle solide.
Avec ces compétences (communication authentique, gestion des tensions, compréhension mutuelle, capacité à se challenger), l’équipe avance ensemble. Sans elles, la collaboration se dérègle.
Le futur du management repose sur l’intelligence humaine
Conclusion : passer de l’intelligence émotionnelle à une dynamique collective structurée
Développer l’intelligence émotionnelle est indispensable pour créer les conditions d’une vraie intelligence collective.
La prochaine question pour les organisations est donc simple :
Comment structurer cette dynamique et la transformer en résultats concrets ?
C’est tout l’enjeu des plateformes d’intelligence collective, qui permettent de canaliser les idées, de suivre les actions et d’engager durablement les équipes.
👉 Alors, comment mettre en place un outil d’intelligence collective et obtenir des résultats concrets en 3 mois ?
FAQ – Intelligence émotionnelle & collective en entreprise
L’IE concerne la gestion des émotions et la qualité des relations interpersonnelles.
L’IC concerne la capacité du groupe à produire des solutions ensemble.
L’IE est le socle nécessaire pour que l’IC fonctionne.
Engagement, réduction du turnover, participation aux ateliers, qualité du climat social, feedback, volume d’idées, satisfaction managériale.
Oui. Ce n’est pas inné : elle se développe via la formation, l’accompagnement, l’entraînement et l’expérience.
Cela dépend de la maturité de l’entreprise et de l’exemplarité de la direction.
Ophélie André – Responsable Communication & Marketing – Beeshake
Passionnée par la communication digitale et le marketing, Ophélie a évolué dans des environnements variés qui lui ont permis d’affiner son expertise en stratégie de contenu, marketing digital et engagement collaboratif. Elle aime mettre son énergie et sa créativité au service de projets qui rassemblent, donnent du sens et valorisent la force du collectif.