La prise en compte de la RSE n’est plus simplement un choix, mais une nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse. La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) Ă©merge comme un pilier essentiel de cette dynamique et doit ĂȘtre intĂ©grĂ©e profondĂ©ment dans la culture organisationnelle. Au cƓur de cette intĂ©gration se trouve l’implication des parties prenantes. Leur participation active est bien plus qu’une simple formalitĂ©.

Lorsqu’il s’agit de naviguer dans les nuances de la responsabilitĂ© sociale et environnementale, les parties prenantes – qu’elles soient internes ou externes Ă  l’entreprise – jouent un rĂŽle pivot. Leur engagement offre une perspective prĂ©cieuse sur les enjeux Ă©thiques, environnementaux et sociaux auxquels une entreprise est confrontĂ©e. De plus, en les incluant dans le processus de dĂ©cision, les organisations peuvent co-crĂ©er des stratĂ©gies RSE qui sont non seulement pertinentes, mais aussi durables Ă  long terme.

Directive CSRD : 5 bonnes pratiques pour impliquer vos parties prenantes

Directive CSRD : Les intervenants du webinaire

Pauline Thevenin-Lemoine

SpĂ©cialiste des stratĂ©gies d’engagement, Pauline a passĂ© plusieurs annĂ©es Ă  Ă©couter et conseiller les clients de Beeshake. Elle pilote aujourd’hui le dĂ©veloppement de nouvelles fonctionnalitĂ©s, et participe activement Ă  l’accompagnement de nos clients. Pauline privilĂ©gie toujours une approche humaine, et conseille des plans d’action efficaces pour faire Ă©merger des projets innovants tout en valorisant les personnes qui en sont Ă  l’origine.

Issue d’une formation en management de la RSE, Estelle accompagne les organisations depuis 2 ans Ă  l’accĂ©lĂ©ration de leur dĂ©marche RSE (sensibilisation – formation – plan d’action – reporting). La montĂ©e en puissance de la rĂ©glementation en lien avec un engagement socio-environnemental, rend son travail d’accompagnement d’autant plus stratĂ©gique. C’est avec plaisir qu’elle vous livrera ses clĂ©s de comprĂ©hension de la toute nouvelle CSRD en lien avec la mise en action collective.

Directive CSRD : les objectifs de la réglementation

Nous allons d’abord replacer le contexte, notamment le contexte europĂ©en. La CSRD est conçue pour s’intĂ©grer Ă  travers des objectifs clairs. Un de ces objectifs dĂ©coule de l’Accord de Paris de 2025. Celui-ci vise Ă  limiter le rĂ©chauffement climatique en dessous de 1,5 degrĂ© d’ici Ă  2100. Pour y parvenir, un objectif de neutralitĂ© carbone d’ici Ă  2050 a Ă©tĂ© Ă©tabli. Ces cibles ont Ă©tĂ© incorporĂ©es dans le cadre du Green Deal europĂ©en. Celui-ci inclut Ă©galement un objectif transitoire pour 2030 consistant Ă  rĂ©duire de 55 % les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre par rapport Ă  1990 dans l’UE.

Pour rĂ©aliser ces objectifs, plusieurs rĂ©glementations ont Ă©tĂ© mises en place pour leur mise en Ɠuvre. Parmi celles-ci figurent la CSRD, la SFDR et la Taxonomie europĂ©enne, qui vise Ă  dĂ©finir ce qu’est une activitĂ© durable Ă  travers six grands objectifs. Si une activitĂ© est conforme Ă  la Taxonomie, elle devra respecter des exigences en matiĂšre de reporting. Et notamment en ce qui concerne la dĂ©carbonation et l’adaptation aux changements climatiques. Ces informations devront ĂȘtre incluses dans le rapport de durabilitĂ© liĂ© Ă  la CSRD. Quant Ă  la SFDR, elle exige que chaque investisseur dĂ©clare s’il souhaite investir dans des produits financiers durables.

Pourquoi les entreprises doivent-elles se préparer à la Directive CSRD ?

  • Anticiper les dĂ©bats sociĂ©taux est une Ă©tape cruciale en prĂ©paration de l’exercice CSRD. Cela implique une surveillance attentive pour saisir les grandes tendances Ă©mergentes et s’y adapter. Il est essentiel de repĂ©rer les impacts, les risques et les opportunitĂ©s pour l’entreprise. Et ce, Ă  tous les niveaux de sa chaĂźne de valeur.
  • Obtenir une vision exhaustive des questions ESG qui concernent l’entreprise constitue le cƓur mĂȘme du concept de double matĂ©rialitĂ©. Celle-ci sera complĂ©tĂ©e avec d’autres rĂ©fĂ©rentiels dĂ©jĂ  existants.
  • RepĂ©rer et exploiter les signaux faibles nĂ©cessite une interaction Ă©troite avec les parties prenantes internes et externes. Maintenir un dialogue constant avec les parties prenantes les plus stratĂ©giques permet d’engager une rĂ©flexion continue et anticipative. Et ce, afin de s’adapter aux Ă©volutions et de devenir une entreprise de solution plutĂŽt que de problĂšme.
  • Initier ou renforcer la communication avec les parties prenantes est crucial. Beeshake propose des solutions particuliĂšrement intĂ©ressantes Ă  cet Ă©gard, que vous pourrez dĂ©couvrir lors dans le replay.
  • Adapter la stratĂ©gie globale de l’entreprise est nĂ©cessaire pour garantir sa rĂ©silience Ă  long terme.

L’intelligence collective pour la CSRD : un enjeu de mobilisation

La mise en Ɠuvre de la CSRD reprĂ©sente un dĂ©fi de taille. Un important processus d’acculturation s’avĂšre nĂ©cessaire pour comprendre l’ampleur et la raison d’ĂȘtre de cette dĂ©marche. Il est essentiel de revisiter les fondements et l’urgence de cette exigence, liĂ©e Ă  la crise climatique et environnementale actuelle.

Il est crucial d’éviter de se concentrer exclusivement sur l’aspect formel de l’exercice au dĂ©triment de la dynamique globale de la stratĂ©gie RSE. La conception et le dĂ©ploiement d’un plan d’action sont incontournables. Il faut donc capitaliser sur les ressources internes, notamment les ambassadeurs, pour faciliter le dĂ©ploiement.

L’enjeu rĂ©side dans la nĂ©cessitĂ© de mobiliser toutes les parties prenantes de maniĂšre transversale. Il est important d’abandonner la vision en silo traditionnelle. Chaque dĂ©partement, chaque fonction doit contribuer Ă  la collecte d’informations, en commençant par le top management. Celui-ci doit dĂ©finir une vision et une trajectoire en adĂ©quation avec les objectifs de la CSRD et les enjeux stratĂ©giques.

Directive CSRD : rendre votre stratégie RSE crédible et concrÚte

La Directive CSRD, bien au-delĂ  d’une contrainte, reprĂ©sente une opportunitĂ© essentielle pour les entreprises de dĂ©velopper une vision plus large de leur responsabilitĂ© sociale et de renforcer Ă  la fois leur crĂ©dibilitĂ© et la concrĂ©tisation de leur stratĂ©gie RSE Ă  travers diffĂ©rents piliers :

  • L’acculturation : Ce pilier consiste Ă  familiariser l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise avec les concepts et les objectifs de la stratĂ©gie RSE. Il est crucial que tous comprennent les enjeux et les valeurs portĂ©es par cette dĂ©marche pour pouvoir l’adopter pleinement.
  • L’échange bidirectionnel : Maintenir un dialogue ouvert et rĂ©gulier entre les diffĂ©rentes parties prenantes et la direction RSE est primordial. Cette communication bidirectionnelle permet de garder le lien, d’identifier les besoins et les attentes des parties prenantes, mais Ă©galement de transmettre les avancĂ©es et les rĂ©sultats de la stratĂ©gie RSE. Mettre en place une dĂ©marche Ă  la fois descendante (top-down) et ascendante (bottom-up) favorise une meilleure comprĂ©hension et une adhĂ©sion plus forte Ă  la stratĂ©gie RSE.
  • L’appropriation : Il est essentiel que les parties prenantes puissent contribuer activement Ă  la mise en Ɠuvre concrĂšte de la stratĂ©gie RSE de l’entreprise. Leur permettre de proposer des actions et des initiatives concrĂštes renforce leur implication et leur sentiment d’appartenance Ă  cette dĂ©marche. Cela peut se traduire par des programmes de participation, des consultations rĂ©guliĂšres ou encore des dispositifs d’incitation Ă  l’innovation sociale au sein de l’entreprise.

Directive CSRD : 5 bonnes pratiques pour impliquer les parties prenantes

Il est essentiel de garantir une comprĂ©hension commune en continu. Cette intĂ©gration culturelle peut se rĂ©aliser Ă  travers divers formats, tels que le partage de veille, d’articles, de commentaires sur l’actualitĂ©, des sessions en prĂ©sentiel comme des ateliers etc.

Un exemple intĂ©ressant est celui des ateliers sur les fresques du climat, oĂč les participants peuvent non seulement prendre part, mais aussi ĂȘtre formĂ©s pour devenir animateurs. Ainsi, il existe une logique dans la propagation de cette acculturation grĂące Ă  l’implication des participants.

Cette mĂȘme approche peut ĂȘtre appliquĂ©e Ă  d’autres contenus. Par exemple, dans le cadre de parcours de MOOCs, une mĂ©thode d’acculturation courante, en proposant des parcours permettant aux individus de s’approprier les concepts. On peut aussi envisager d’identifier des experts qui pourraient ensuite proposer des parcours Ă  la communautĂ©, permettant Ă  chacun de partager son expertise sur divers sujets. Ainsi, l’acculturation ne se limite pas Ă  un processus descendant, mais peut Ă©galement se diffuser de maniĂšre horizontale.

Lorsqu’on Ă©voque l’engagement, il est bĂ©nĂ©fique d’adopter une approche rituelle pour impliquer les parties prenantes. Ces rituels peuvent revĂȘtir diverses formes et s’inscrire harmonieusement dans le cadre du dialogue avec les parties prenantes.

Ils peuvent ĂȘtre tant des rituels top down, tels que le partage hebdomadaire ou mensuel d’interviews ou d’articles de veille, que des rituels bottom up, comme une enquĂȘte mensuelle ou un sondage hebdomadaire. Tous ces formats contribuent et permettent de prendre le pouls. La mise en place de rendez-vous rĂ©guliers constitue une mĂ©thode efficace pour engager les parties prenantes.

Directive CSRD : 5 bonnes pratiques pour impliquer vos parties prenantes